Le déchaussement dentaire, aussi appelé récession gingivale, correspond à une situation où la gencive se rétracte et laisse apparaître une partie de la racine de la dent. Au lieu de protéger pleinement la dent, la gencive recule peu à peu, ce qui peut provoquer des gênes et donner l’impression que les dents s’allongent. Contrairement à une simple variation esthétique, ce phénomène traduit un déséquilibre dans la santé des tissus qui entourent et soutiennent les dents.

Ce problème est plus fréquent qu’on ne le pense. Il concerne à la fois les jeunes adultes et les personnes plus âgées, bien qu’il soit souvent associé au vieillissement. Le déchaussement n’apparaît pas brusquement : il s’installe progressivement au fil des années, parfois de manière silencieuse.
Beaucoup de patients ne remarquent rien au début, jusqu’à ce qu’ils ressentent une sensibilité accrue au froid ou au chaud, ou qu’ils observent des changements visibles dans leur sourire.
Comprendre ce qu’est réellement le déchaussement permet d’envisager cette pathologie non pas comme une fatalité, mais comme un signal qu’il est possible de prendre en charge. En identifiant ses origines, en surveillant ses manifestations et en adoptant de bons gestes au quotidien, il devient possible de limiter son évolution et de préserver la santé bucco-dentaire sur le long terme.
Le déchaussement ne résulte jamais d’un seul facteur isolé : il est généralement la conséquence d’un ensemble de causes qui interagissent entre elles. Certaines relèvent de l’hygiène bucco-dentaire, d’autres des habitudes de vie ou encore de la génétique. Comprendre ces mécanismes est essentiel pour mieux prévenir l’apparition de cette pathologie.
La cause la plus fréquente du déchaussement est liée à l’accumulation de plaque dentaire. Cette fine pellicule de bactéries se forme naturellement après chaque repas et doit être éliminée par un brossage régulier. Lorsqu’elle n’est pas retirée efficacement, elle se minéralise pour devenir du tartre. Le tartre s’infiltre alors sous la gencive, provoquant une inflammation persistante et une irritation chronique des tissus. Petit à petit, cette inflammation fragilise l’ancrage naturel de la gencive, qui commence à reculer et à laisser apparaître la racine de la dent.
On pourrait croire qu’un brossage appuyé garantit une meilleure hygiène, mais c’est tout l’inverse. Utiliser une brosse dure ou exercer une pression excessive abîme les tissus fragiles de la gencive.
À la longue, ce geste répété entraîne une usure mécanique et favorise le recul gingival. Il s’agit donc d’une cause fréquente chez les personnes soucieuses d’avoir une bouche parfaitement propre, mais qui n’adoptent pas la bonne technique de brossage.

Les pathologies parodontales, comme la gingivite et surtout la parodontite, jouent un rôle majeur dans le déchaussement. Ce sont des inflammations chroniques qui touchent non seulement la gencive, mais aussi l’os et les tissus de soutien de la dent. En l’absence de traitement, elles entraînent une destruction progressive de ces structures. Résultat : la gencive se rétracte et les dents perdent leur stabilité. Le déchaussement devient alors un signe visible d’un problème plus profond, qui nécessite une prise en charge adaptée.
Certaines personnes présentent naturellement une gencive fine, plus sensible aux agressions et plus sujette au recul. De plus, des dents mal alignées ou des contacts excessifs liés au bruxisme (le grincement des dents, souvent nocturne) peuvent accentuer la pression exercée sur certains points de la gencive. Cette contrainte mécanique répétée accélère la récession gingivale.
Enfin, d’autres éléments extérieurs jouent un rôle dans l’apparition du déchaussement. Le tabac, par exemple, modifie la vascularisation de la gencive et affaiblit sa capacité de défense. Les variations hormonales observées à certaines étapes de la vie – comme la grossesse ou la ménopause – rendent également les gencives plus vulnérables. De même, un terrain génétique défavorable peut expliquer pourquoi certaines personnes développent plus facilement ce type de pathologie malgré une bonne hygiène.
Identifier tôt les symptômes permet de ralentir l’évolution de la pathologie.
Un suivi régulier permet de détecter ces signes précoces et d’intervenir avant que le déchaussement ne devienne irréversible.
Ignorer un déchaussement peut avoir des répercussions importantes sur la santé bucco-dentaire.
L’exposition de la racine, moins protégée que l’émail, entraîne des sensations douloureuses, parfois handicapantes au quotidien.
Le sourire peut être perçu comme déséquilibré, car les dents paraissent plus longues et les espaces interdentaires plus visibles.
Avec la perte de soutien gingival et osseux, les dents deviennent progressivement mobiles. Dans les cas avancés, cela peut aller jusqu’à la perte dentaire.
La mastication peut devenir difficile et certaines personnes modifient inconsciemment leur manière de manger pour éviter la douleur.
La prévention repose sur des gestes simples, mais réguliers.

Utiliser une brosse à dents souple et un mouvement délicat, en inclinant la brosse à 45° vers la gencive.
Compléter le brossage par le fil dentaire ou les brossettes interdentaires pour éliminer la plaque difficile d’accès.
Changer régulièrement de brosse, environ tous les 3 mois.
Réduire ou arrêter le tabac, gérer le bruxisme avec une gouttière nocturne et équilibrer son alimentation sont autant de leviers pour protéger la gencive.
Une fois le déchaussement installé, plusieurs approches existent pour le stabiliser et limiter ses effets. Le premier objectif est d’éliminer l’inflammation. Le dentiste peut réaliser un détartrage et un surfaçage radiculaire afin de nettoyer en profondeur sous la gencive. Ces soins permettent de freiner l’évolution de la maladie parodontale.
Dans certains cas, des interventions parodontales peuvent être proposées. Il peut s’agir de greffes gingivales, qui visent à recouvrir une partie de la racine exposée et à renforcer la gencive. Après un diagnostic, des conseils personnalisés sont donnés pour améliorer la technique de brossage, adapter le choix de la brosse ou encore instaurer des habitudes plus respectueuses de la gencive.
Même lorsqu’il est avancé, un suivi régulier permet de maintenir un bon confort de vie. Les patients apprennent à contrôler la sensibilité, à entretenir leur sourire et à limiter les risques d’aggravation. L’essentiel est d’adopter une hygiène rigoureuse et de consulter rapidement en cas de saignement ou de mobilité inhabituelle.
Dans certains cas légers, la gencive peut retrouver une partie de son volume grâce à une prise en charge précoce. Toutefois, une récession avancée ne se reconstruit pas spontanément.
Oui. Le déchaussement touche aussi bien les incisives que les molaires, souvent de manière localisée, mais parfois de façon généralisée.
Non. Certaines personnes ne ressentent aucune douleur alors que la gencive recule visiblement. La sensibilité n’est donc pas un critère suffisant pour évaluer la gravité.
C’est rare, mais possible. Un brossage trop agressif ou un appareil orthodontique mal adapté peuvent entraîner un début de récession gingivale chez les plus jeunes.
Il est essentiel de consulter sans attendre. Une récession rapide peut indiquer une maladie parodontale active qui nécessite une intervention immédiate.
Prendre soin de ses gencives est aussi important que de protéger ses dents. Un suivi régulier et des gestes simples suffisent souvent à limiter l’évolution du déchaussement. Pour un accompagnement adapté et une prise en charge professionnelle, il est possible de prendre rendez-vous en ligne auprès du Cabinet dentaire Dental’Art NLA à Nueil les Aubiers.
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